
Beaucoup de bruit pour rien Shakespeare
MISE EN SCENE / ANTHONY MAGNIER
BENEDICTE / BORACHIA / Magali Genoud
BEATRICIO, VERJUS / Stéphane Brel
DONA PEDRA / Aurélie Noblesse
HERO, DOGBERRY /Boris Ravaine
CLAUDIA / Anaïs Ancel ou Agathe Boudrière
Beaucoup de bruit pour rien
Shakespeare a l’art de nous faire voyager du rire aux larmes, du grotesque à la poésie, de la petitesse à la grandeur. Beaucoup de bruit pour rien est un spectacle joyeux, festif, heureux, un spectacle de troupe. Ici les rôles masculins sont tenus par des femmes, et les rôles féminins par des hommes. Plus que jamais, on se questionne sur l’état de notre société et la place de chacun.e, à travers l'œuvre truculente et joyeuse de l'auteur.
Presse :
"La cohésion, la complicité sur scène est magique"
L'ALSACE
"Toute la vitalité d'un excellent Shakespeare"
LA VOIX DU NORD
"La mise en scène est moderne, exubérante et provocante"
DERNIERES NOUVELLES D'ALSACE

SCENOGRAPHIE / Anthony Magnier
LUMIERES / Charly Hoves
MUSIQUES / Mathias Castagné
COSTUMES / Mélisande De Serres
HABILLEUSE / Coline Ploquin
ADMINISTRATION DE PRODUCTION /
Fanny Laurent
DIFFUSION / Coline Fousnaquer
REGIE / Simon Cornevin
AVEC LE SOUTIEN DE :
Scènes Mitoyennes de Cambrai - Caudry
Espace Culturel Bernard Dague - Louvres
Ville de Versailles
Festival du Mois Molière
Le Grand Logis - Bruz
Espace Culturel Dispan de Floran - L'Haÿ les Roses
Centre Culturel Juliette Drouet - Fougères
Première note d'intention
Monter Beaucoup de bruit pour rien part de l’envie de faire un spectacle joyeux, festif, heureux, un spectacle de troupe ; un spectacle qui réunit les comédiens et toute l’équipe avec qui je travaille depuis plusieurs années. Alors, quand j’ai relu Much Ado, j’ai tout de suite su que c’était cette pièce qu’il fallait monter. Voilà une comédie puissante et palpitante de vitalité ; Une pièce d’un rythme endiablé, générateur d’un mouvement qui emporte tout ; Un hommage au théâtre utilisant toutes les conventions théâtrales.
En 1597, le maire de Londres, poussé par les puritains, lance une pétition pour faire détruire les théâtres. Il les accuse de corrompre la jeunesse, d’encourager l’oisiveté, de semer la maladie et la mort en ces temps de peste ! Shakespeare répond à cette pétition par Beaucoup de bruit pour rien. Il raconte l’histoire de femmes et d’hommes qui - soit par amusement, par vengeance, ou par stratégie - vont utiliser la mise en scène d’un mensonge pour arriver à leur fin. Autrement dit, ils vont utiliser … le théâtre.
La pièce aura un tel succès que la pétition n’aboutira pas, et Shakespeare pourra continuer de créer ses chefs d’œuvre.
La pièce est très drôle. De la guerre verbale entre Béatrice et Bénédict qui finiront par tomber en pamoison l’un pour l’autre, à la dyslexie compulsive du Commissaire Dogberry qui résout toute l’affaire par le plus grand des hasard, Shakespeare nous amuse de nos contradictions et rend hommage aux simples d’esprits lumineux qui parsèment son œuvre.
L’utilisation par les personnages de multiples stratagèmes et conventions nous envoie dans ce que le théâtre a de plus jouissif et évident : le jeu auquel nous nous livrons, acteurs et spectateurs en entrant dans une salle.
Enfin Shakespeare à l’art de nous faire voyager du rire aux larmes, du grotesque à la poésie, de la petitesse à la grandeur. Dans Beaucoup de bruit pour rien nous retrouvons l’embryon de ce que sera Othello, ou comment la rumeur peut détruire une vie, mais aussi la construire avec Bénédict et Béatrice.












Et si nous inversions les rôles…
Lorsque je me suis mis a réfléchir aux comédien.ne.s qui allaient m’accompagner sur ce projet, sans me l’expliquer vraiment, comme une sorte d’intuition, j’ai eu envie de faire jouer certains rôles masculins à des comédiennes, avec le désir d’entendre des mots habituellement réservés aux hommes dans la bouche de femmes.
Imaginez un monde dans lequel les femmes rentrent de la guerre et rejoignent les hommes qui les attendent dans un palais sicilien, rêvant à des amours à venir. Imaginez qu’un jeune homme s’évanouisse lorsque sa promise l’accuse d’être volage et de ne plus être vierge le jour de son mariage.
Il est clair qu’en tant qu’homme, que mari, que père de deux petites filles et d’un garçon, je me questionne sur nos places dans la société.
Le sujet est d’actualité « l’affaire Weinstein » a permis à de nombreuses femmes - et hommes - de pouvoir parler, dénoncer des actes, des gestes, des mots, qui quotidiennement mettent la femme dans une position subalterne, douloureuse.
Dans notre métier, les meilleurs rôles – sauf quelques exceptions – sont réservés aux hommes, les femmes sont reléguées au second plan, très souvent.
Pourquoi ne changerions-nous pas les règles du jeu ?
Pourquoi n’inverserions-nous pas les rôles dans une société qui serait aussi matriarcale que la pièce de Shakespeare est patriarcale ?
L’idée n’est pas d’assener des leçons de morale mais que nous nous posions des questions. D’abord nous, les artistes qui allons construire ce spectacle, puis ensemble avec les spectateurs, avec les élèves qui souvent assistent à nos représentations, cette nouvelle génération qui arrive dans un monde où tout est à redéfinir.
La devise des comédiens italiens du XVIIème siècle était : « Castigat ridendo mores » qui pourrait être traduite par « la comédie corrige les mœurs par le rire ». Shakespeare nous encouragerait dans notre démarche, lui qui a tant de fois utilisé le travestissement, et joué sur l’ambiguïté homme-femme.